| Montage d'une attache remorque sur un monospace 807 Peugeot | 
|  | 
 
 | 
I - INTRODUCTION :
Il y a trois raisons qui m'ont poussé à écrire cette article :
1 - Tout d'abord le montant du devis établi par mon concessionnaire PEUGEOT pour le montage d'une attache remorque sur un monospace 807.
J'étais loin d'imaginer que l'on puisse me demander la somme astronomique de 550 Euros pour cet accessoire (pose comprise).
Cela représente quand même plus de la moitié du SMIC soit 2 semaines de salaires ! Effarant.
Après avoir fait le tour de différentes concessions ou franchisés (FEU VERT, NORAUTO, MIDAS ..) de ma ville, je devais malheureusement me résoudre à admettre que les prix étaient tous quasiment identiques.
Alors que les constructeurs automobiles mettent tout en oeuvre pour faciliter la pose d'une attache remorque et réduire le temps d'intervention :
Longerons percés et filetés, absence de dépose du pare-choc, branchement du faisceau électrique par connectique sans devoir couper ou dénuder les fils ...
Il faut constater que le prix demandé pour poser un attelage n'a jamais été aussi élevé.
A croire que cette intervention nécessite de la part du garagiste des compétences proches de celle d'un ingénieur de la recherche spatiale.
Bref, je ne regrette pas de m'être investi dans cette aventure car cette dernière m'a coûté au total moins de 200 Euros, soit un prix quasiment divisé par 3 !
2 - Ensuite, les forums consacrés au montage des attelages véhiculaient souvent des informations inexactes, incomplètes, contradictoires voire stupides rédigées par des contributeurs de bonne volonté mais peu précis ou peu explicites dans leur approche du récit d'une expérience.
3 - Pour finir, j'ai voulu montrer qu'il était possible, avec un minimum de moyens et un peu d'ingéniosité, de réaliser des applications soit disant " très spécialisées" vendues à des prix excessifs
Me voilà donc parti pour décrire en quelques lignes ma propre expérience du montage d'une attache remorque sur un monospace 807 .
II - ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L'ATTACHE REMORQUE :
L'attache remorque se compose de deux parties principales :
1 - L'attache remorque à proprement parler qui correspond à la partie mécanique qui se fixera sur les longerons du véhicule et qui recevra la boule de fixation.
2 - Le faisceau électrique qui permet d'alimenter les feux de signalisation de la remorque à partir du réseau électrique du véhicule.
A - L'attache remorque
Différents constructeurs proposent cette partie mécanique qui reste bien souvent livrée sans faisceau électrique ou alors réduit à sa plus simple expression (prise femelle 7 bornes avec quelques mètres de conducteurs électriques). Il faut dire qu'avec la technologie du multiplexage, chaque constructeur automobile impose une connectique particulière.
On trouve donc parmi les constructeurs d'attache remorque : THULE, WESTFALIA ...
Après une recherche sur internet, j'ai trouvé un attelage de marque THULE sur le site web de Norauto pour 140,80 Euros TTC port compris. Facture disponible ici.
Le prix est sans commune mesure avec le forfait proposé par les garagistes.
Certes, il ne comprend pas la pose et le faisceau électrique, mais nous verrons par la suite que ce sont deux postes sur lesquels nous pourrons largement économiser.
L'attelage étant commandé, je suis allé le chercher quelques jours plus tard dans la boutique Norauto la plus proche de mon domicile.
| L'attelage encore emballé ... | ... puis déballé | |||
|  |  | 
L'attelage est donc composé de 4 parties qui sont :
- Le tirant "gauche" qui se fixera sur le longeron gauche ;
- Le tirant "droit" qui se fixera sur le longeron droit;
- Le tube de l'attelage sur lequel seront fixés les tirants et le col de cygne ;
- Le col de cygne sur lequel sera fixée la boule d'attelage et le connecteur électrique.
On pourra se reporter à la documentation du constructeur présentée ci-dessous (cliquez sur les vignettes pour avoir une vue détaillée)
|  |  |  |  | 
L'attelage est livré démonté, et contrairement à ce que j'ai pu lire sur internet, il est tout à fait possible de le monter seul, sans intervention extérieure.
Évidemment, l'erreur à ne pas commettre est de monter au sol les 4 parties. L'attelage est assez lourd et il serait alors impossible de le maintenir seul pour pouvoir le fixer sous le véhicule.
Il reste donc à monter les pièces une par une.
1 - Découpe du pare-choc.
Avant toute chose, il est nécessaire de découper le pare-choc afin de pouvoir laisser passer le col de cygne.
Un gabarit est donné dans la notice livrée avec l'attelage. La découpe est alors un jeu d'enfant.
Une fois de plus, je vais tordre le cou à une idée répandue sur les forums : Non, il n'est pas nécessaire de démonter le pare-choc pour effectuer la découpe.
| Évidemment, c'est le moment d'investir dans une scie sauteuse | Quelques secondes suffisent | |||
|  |  | 
1 - Fixation du tube de l'attelage.
| La découpe du pare-choc est terminée. On distingue au sol le tube de l'attelage prêt à être monté. | ||
|  | 
| Fixations du tube de l'attelage sur le longeron gauche. On remarque les deux trous sur lesquels se fixera le tirant gauche | Fixations du tube de l'attelage sur le longeron droit. On remarque également les deux trous sur lesquels se fixera le tirant droit. | |||
|  |  | 
2 - Fixation du tirant droit
| Le tirant gauche doit se fixer sur le longeron. Celui n'est pas fileté mais il présente deux encoches dans lesquelles va s'insérer une pièce rectangulaire filetée | Vue sur les encoches destinées à accueillir la pièce filetée Un système astucieux et efficace. | |||
|  |  | 
| La pièce filetée ... | .. et son insertion dans les encoches | |||
|  |  | 
| Il faut légèrement pousser le bouclier thermique pour pouvoir fixer le tirant sur le longeront. | Vue agrandie sur l'écrou de fixation | |||
|  |  | 
3 - Fixation du tirant gauche
| Vue globale sur le tirant. Il est fixé sur le tube de l'attelage à l'aide de deux écrous insérés dans les emplacements disponibles. | Vue sur le tube de l'attelage (avec le support sur lequel viendra se fixe le col de cygne) | |||
|  |  | 
4 - Vue sur le col de cygne
|  | Le col de cygne peut maintenant se fixer sur le support de la barre d'attelage. Le montage est terminé. 
 Montre en main, il m'a demandé environ 1 heure. En sachant que j'aurai pu être plus efficace si je n'avais pas pris des photos. 
 Conclusion : Le montage s'effectue sans mettre la voiture sur chandelles, sans démonter le pare-choc et sans aide extérieure. 
 Un jeu d'enfant pour ceux qui bricolent un minimum (ou qui ont l'habitude de monter des meubles Ikea) 
 Passons maintenant aux choses sérieuses : le câblage du faisceau électrique. 
 Il est certain qu'il est possible dès maintenant de fixer la remorque sur l'attache remorque mais il est évidemment interdit de rouler sans feux de signalisation | 
B - Le faisceau électrique
Petit retour en arrière.
Il y a quelques années, lorsqu'on souhaitait monter un attelage sur une voiture non encore équipée du multiplexage électrique, il suffisait simplement de se brancher en dérivation directement sur les fils de connexion des lampes des feux arrières. Le fait d'ajouter des lampes supplémentaires ne posait aucun problème, le circuit électrique (relais, câble, commutateur) du véhicule était largement dimensionné pour que la consommation supplémentaire de courant lié à cette opération n'ait aucune incidence sur le fonctionnement de l'installation électrique du véhicule.
Depuis l'arrivée du multiplexage, les feux arrières de signalisation du véhicule sont connectés à un boîtier décodeur de puissance qui fait l'interface entre le réseau multiplexé du véhicule et les feux. Ce boîtier décode les informations "basse puissance" circulant sur le réseau multiplexé et les transforme en signaux de puissance capables d'alimenter les feux arrières du véhicule. Cette opération est réalisée par le boîtier décodeur de puissance.
Il n'est plus possible de se brancher en dérivation sur les sorties de ce boîtier : d'une part, l'ordinateur de bord interpréterait cette surconsommation de courant comme un défaut, d'autre part, il n'est pas sûr que le boîtier soit suffisamment dimensionné pour délivrer le surplus de courant.
Il n'y a alors pas d'autres solutions que d'acquérir un deuxième boîtier décodeur de puissance enfiché sur un connecteur supplémentaire accessible à l'arrière du véhicule.
Vous l'aurez compris, ce boitier décodeur ainsi que le faisceau est vendu à un prix démesurément élevé.
Il existe pourtant une solution alternative simple et diablement efficace au boitier décodeur vendu au prix d'un smartphone par le constructeur : c'est la réalisation d'une interface de puissance "maison" .
1 - Principe de l'interface de puissance
| Nous allons prélever directement sur les feux arrières les signaux électriques de commandes des lampes de signalisation. Seuls 4 signaux nous intéressent, il s'agit du clignotant gauche, clignotant droit, feux stop et feux de position. 
 Par contre, et contrairement à la méthode "à l'ancienne", nous ne nous en servirons pas pour alimenter directement les feux de notre remorque. 
 Nous allons simplement "recopier" les signaux de chaque feux puis s'en servir pour commander un relais qui permettra d'alimenter les feux de notre remorque. 
 Le courant prélevé en sortie du boîtier décodeur du véhicule sera insignifiant et en tout état de cause, bien trop faible pour être interprété comme défaut par l'ordinateur de bord. Cette interface de puissance a été développée à l'origine pour un monospace 807 mais elle peut s'adapter à tous les véhicules, sans exception. |  | 
2 - Conception de l'interface de puissance
Les signaux électriques seront prelevés directement sur les ampoules du feu arrière. Ils alimenteront chacun un relais par l'intermédiaire d'un transistor. Le courant prelevé sera donc très faible, et en tout état de cause, impossible à détecter par l'ordinateur de bord. La seule difficulté technique sera de trouver une source d'alimentation +12V permettant d'alimenter l'interface de puissance et donc les lampes de la remorque. Nous verrons plus loin comment cette difficulté sera contournée.
Les composants prennent place sur un circuit imprimé spécialement conçus cet usage. Assumons le caractère totalement amateur de notre réalisation en protégeant notre circuit dans un boitier "maison" fabriqués à l'aide de découpes de panneaux de bois compressés.
| Le circuit imprimé avec ses 4 relais et transistors.  | Le circuit imprimé protégé dans son boitier bois. | |||
|  |  | 
On distingue le connecteur d'entrée de l'interface qui sera directement connecté sur les feux arrières du véhicule ainsi que le connecteur de sortie qui sera destiné aux lampes de la remorque.
L'étiquette GDSF signifie Gauche - Droit (pour les clignotants) Stop et Feux Positions
On retrouve le même connecteur avec la même signalétique destiné à la remorque.
Les 2 connexions du milieu nommées P et O correspondent respectivement au +12V et 0V permettant l'alimentation de l'interface.
3 - Repérage des signaux de commandes.
A présent, il est nécessaire de trouver la nature de chaque signal électrique arrivant sur les feux arrières du véhicule.
Déposons les caches plastiques situés à l'intérieur du véhicule, juste sous les feux arrières.
Les connecteurs sur lesquels sont connectés les blocs des feux arrières sont immédiatement accessibles.
On trouve le connecteur femelle du véhicule sur lequel vient s'insérer le connecteur mâle du bloc de feux.
Il suffit alors d'observer avec un simple voltmètre la valeur de la tension présente sur chaque fil alimentant les lampes des feux arrières.
On fera, par exemple, fonctionner le clignotant gauche. Ensuite, on cherchera le fil électrique pour lequel la tension passe périodiquement de 0V à 12V (alimentation du clignotant arrière Gauche).
| Vue sur les connecteurs électriques "Gauche" permettant d'alimenter le bloc de feux arrière.  | Vue sur les connecteurs électriques "Droit" permettant d'alimenter le bloc de feux arrière. | |||
|  |  | 
On indique ci-dessous le repérage des connecteurs Gauche et Droit avec la couleur des câbles et la nature des signaux observés.
Seuls les signaux Clignotant Gauche/Droit , feux Stop, et feux position nous intéressent.
Remarquons que le +12V et le 0V ne sont pas disponibles sur le connecteur.
Les signaux Feux brouillard et Feux recul ne nous intéressent pas. Grande inconnue sur la signification du fil Violet-Bleu, la tension relevée étant de 8,2V. Le voltmètre étant en position continue, c'est sans doute une valeur moyenne qui a été mesurée. On peut imaginer que c'est un signal périodique qui se promène sur ce fil. Seul un oscilloscope nous permettrait d'obtenir une réponse mais pour l'instant, c'est loin d'être notre préoccupation.
| Repérage du connecteur Gauche  | Repérage du connecteur Droit | |||
|  |  | 
4 - Prélèvement des signaux
Nous avons identifiés les 4 signaux qui nous intéressent :
Clignotant gauche, clignotant droit, feux stop et feux de position.
Il nous faut à présent les prélever pour les envoyer sur notre boîtier d'interface de puissance.
Les fils électriques ont été coupés et nous avons réalisé une dérivation. La soudure a été protégée avec de la gaine thermorétractable.
Il aurait été également possible de faire la dérivation avec un "dé" mais la soudure me semblait plus professionnelle.
| Il est toujours traumatisant de couper un fil électrique du véhicule avec une pince coupante. | Quelques instants plus tard avec notre fil en dérivation soudé sur le câble d'origine (ne pas oublier de placer la gaine thermorétractable avant d'effectuer la soudure) | |||
|  |  | 
| Tous les signaux électriques du connecteur "Gauche" qui nous intéressent ont été dérivés | Les câbles ont été coupés, les soudures réalisées et le tout a été protégé par de la gaine thermorétractable | |||
|  |  | 
On remarque que seuls 3 signaux ont été prélevés sur le connecteur "gauche".
Il s'agit du clignotant gauche, du feux stop et du feux de position.
Notre 4ème fil, le clignotant droit, sera prélevé sur le connecteur "droit"
Le 0V sera prelevé directement sur la carosserie du véhicule.
4 - Le faisceau électrique
Et c'est là que l'on voit passer à peu près tout et n'importe quoi sur les forums consacrés aux connecteurs électriques pour les attaches remorques.
Ma remorque possède un connecteur 7 broches, celui de mon attache remorque en aura 7 donc également. Point final.
Comme le montre le tableau ci-dessous présentant la désignation des différentes broches des connecteurs 7 et 13 broches, il n'y a aucun intérêt à poser un connecteur 13 points en sachant que les 6 points supplémentaires n'apportent rien de plus à notre affaire :
- Le feux de recul : sans intérêt pour notre remorque
- Le + Batterie et le + batterie : sans intérêt également (uniquement intéressant pour des caravanes demandant une alimentation pour l'alimentation de l'appareillage)
- La masse pour le + batterie : sans intérêt (nous disposons déjà de la masse sur la broche 3)
| 
 |  | 
Notre choix se portant sur un connecteur 7 broches, il faut à présent créer un faisceau reliant le connecteur placé sur l'attache remorque à notre boîtier puissance "maison".
Rien de plus simple. Et pas besoin pour cela d'acheter du câble "spécial" vendu hors de prix, du simple câble de récupération fera très bien l'affaire.
| Schéma de branchement du connecteur | L'arrière du connecteur fixé sur la plaque de fixation de la boule de l'attache remorque | ||
|  |  | 
| Du câble de récupération et de la gaine thermorétractable pour réaliser le faisceau | Autre vue sur le connecteur | ||
|  |  | 
5 - Connexion du boitier de puissance
L'extrémité du faisceau étant connectée au connecteur 7 broches fixé sur l'attache remorque, il ne nous reste plus dissimuler et fixer celui sous le pare choc et le faire ressorir à l'intérieur du coffre où nous pourrons relier l'autre extrémité sur les connecteurs repérés par les lettres GDSF du boitier de puissance.
|  |  |